Ses peintures ornaient toutes les couvertures de la collection science-fiction des éditions Press-Pocket, pourtant c’est directement dans un livre d’art qui lui était consacré que j’ai connu Wojtek Siudmak [L’art hyperréaliste fantastique de Wojtek Siudmak (peintures et dessins), éditions du Cygne, 1978].
Hyperréaliste. Je trouvais le mot séduisant. En terme d’art pictural, je dois avouer que mon œil est plus naturellement attiré vers les représentations réalistes. C’est un paradoxe, bien sûr, pour quelqu’un qui est baigné dans la culture comics, mais pas tant que ça. Le style des comics est en général de nature moins iconique que, disons, Tintin, par exemple. Mais je m’égare. Ce qui me plaisait chez Siudmak (et la raison pour laquelle je préfère encore ses peintures à ses dessins), c’était le photoréalisme, mêlé de détails fantastiques (voire tout droit sortis de Star Wars).
Et, bien sûr, la thématique, avec ces corps sculpturaux, souvent figés dans des poses hiératiques, où l’organique se mêle au minéral, où l’architecture et la technologie apparaissent au cœur des éléments naturels, et le symbolisme ésotérique est partout présent ; je ne pouvais qu’y être sensible.
Alors dans ce premier livre d’art, alors que se dessinait déjà dans mon imagination les fondations d’Enghashel, au crayon à papier, pour ne pas abîmer l’ouvrage, j’ai écrit des noms sous les titres: Akarib, Astar, Iraam, Cyphanlair, et Cephalia.
Leur représentation a quelque peu évolué, mais je les garde encore en référence quand j’écris sur Akaryb, Ashtar, Iraam-Rig et Sytalia (qui fusionne les deux dernières figures).
Déesse du néant