Premier volume du cycle arthurien de Marion Zimmer Bradley, The Mists of Avalon revisite le mythe du point de vue des femmes. Ici, le protagoniste n’est pas le roi Arthur, mais sa demi-sœur Morgaine.
A chaque homme sa vérité et le Dieu qui l’habite. (Marion Bradley)
Deux mondes parallèles se superposent : celui des hommes, désenchanté par le culte du Christ, et celui qui s’éloigne dans la brume avec la Déesse mère et ses prêtresses.
Je n’ai pas choisi le roman le plus court pour commencer à lire en anglais. Mais, tout frais sorti d’Excalibur, j’ai dévoré ce pavé et il reste une des racines les plus tenaces de ma fiction. On retrouve dans les Chroniques d’Enghashel des éléments inspirés directement de ce livre. Le merlin, le Grand Cerf, le personnage de Gwenhwyfar, Avalon elle-même et par-dessus tout les brumes. J’ai même parfois l’impression de le citer à la lettre.
C’est aussi avec l’influence de Marion Zimmer Bradley que j’ai peuplé les Chroniques d’Enghashel de personnages féminins. Ce qu’elle a fait d’un mythe essentiellement consacré aux chevaliers, surtout à l’époque de la sortie originelle du livre, offrait un regard neuf sur une histoire déjà maintes fois racontée; la perspective de protagonistes qui, sans être dans l’action proprement dite, mènent le coeur de l’intrigue.
Quelques années plus tard, la romancière a repris le même concept pour raconter la guerre de Troie dans The Firebrand, une autre réussite mais le début d’une formule qui, à mon humble avis, a vite commencé à perdre en fraîcheur. Je n’ai pas encore lu les autres titres de la longue série qui a suivi (jusque après le décès de l’auteur en 1999, relayée par Diana L. Paxson) : The Forest House, Lady of Avalon, Priestess of Avalon, Ancestors of Avalon, Ravens of Avalon et Sword of Avalon…
Le livre a été adapté en mini-série en 2001, réalisée par Uli Edel avec notamment Anjelica Huston.